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  Le temps d’un congrès, elle est la capitale européenne de la diversité linguistique. Pour une reconnaissance des minorités.

lundi 23 avril 2007


La Dépêche - 13/04/2007


« Tarba » capitale des langues minoritaires

Des liens sur ce thème :
- Un site sur les hommes illustres et les principales villes de l’Occitanie
- Servici de l’emplec
- Radio Occitania on line
- OC-TV : la TV Oèb Occitàna
- OCCITANET : le Quid Occitan
- Le site du Comité Culturel Occitan
- Institut d’Estudis Occitans
- Establiment d’Ensenhament Superior Occitan
- Aquí comença Occitània

À Tarbes, en terre d’Occitanie, des représentants de minorités revendiquent la protection de la liberté linguistique à l’échelle d’une Europe qu’ils souhaitent multiculturelle et polyglotte. En congrès jusqu’à ce soir, sur le thème "Lengas capsus las frontèras", ils militent en faveur d’un futur multilingue au sein de la CEE.

Parmi eux, des Allemands de Russie, des Romanches de Suisse ou même des Frisons des Pays-Bas. Mais aussi des Bretons et bien entendu des Occitans, organisateurs de l’événement à travers Lo Conselh de Representacion de la Joventut d’Oc, en lien avec le YEN, une organisation européenne. Au total, une centaine de participants, hébergés au lycée horticole Adriana, représentant 24 minorités de 15 pays différents. Entre eux, la barrière de la langue n’existe pas car "plus tôt le multilinguisme est ancré, plus la capacité à apprendre davantage est forte", nous dit-on. De l’allemand au basque, en passant par l’anglais, il y a toujours moyen de se faire comprendre. Durant ces journées, la langue ne leur a jamais fourché.

Pour ceux qui ont orchestré l’événement, le parler de Phoebus est donc de mise.

Cécile Chapduelh, présidente du conselh, considère : "L’occitan est une partie intégrante de moi-même". Cette langue qui l’a bercée dès l’enfance est donc teintée d’une forte connotation affective. Tombée très tôt dans le chaudron de l’Occitanie, elle professe cette discipline dans la région toulousaine ainsi que le français. En se promenant dans le centre historique de Tarbes, elle a remarqué des plaques bilingues. "Mais pourquoi pas dans la périphérie ?", interroge-t-elle. Et de souligner que l’occitan ne doit pas être considéré comme un patrimoine. Selon elle, "c’est un outil de communication". Tout simplement.

Quant à Pierre Costa, originaire d’Hyères et directeur régional de l’Institut d’études occitanes, il a eu la révélation de "la place de l’identité dans la vie de tous les jours", après un séjour… en Irlande. Il a d’ailleurs parcouru l’Europe à vélo pour la promotion des langues minoritaires. Pour lui, l’occitan, "c’est les racines, les passions, il faut faire en sorte que les langues régionales soient une passerelle entre les différents états".

Ce séminaire européen aura été marqué par un débat public mercredi soir, à la chambre de commerce et d’industrie (voir ci-dessous). Mais aussi, lundi, par une journée de visite en val d’Aran. Afin de comparer les différentes politiques linguistiques entre la France et l’Espagne.

En effet, sur l’ensemble de la Catalogne, l’occitan jouit, depuis 2006, d’un statut officiel. Au même titre que le catalan ou le castillan. Il est enseigné dès le plus jeune âge. "Les jugements sont rendus en occitan et les conseils municipaux débattent dans cette langue", rappelle Cécile Chapduelh, qui s’interroge sur la notion de frontières. Qu’il s’agisse de limites administratives ou naturelles comme le Rhône ou les Pyrénées. Puis elle questionne : "Quelle différence entre les Occitans d’Italie et ceux du val d’Aran ?" Des ateliers ont proposé d’élargir la réflexion. Comme celui animé par Gustave Alirol, professeur universitaire de droit constitutionnel, ayant pour thème : "Quel cadre juridique pour les langues en France, en Espagne et dans le reste de l’Europe ?".

Le débat s’est enrichi du brassage de cette multitude culturelle en mal de reconnaissance. Et il paraît qu’au réfectoire d’Adriana, c’est le cuisinier qui est content. Le temps du séminaire, il a pu renouer avec la langue de son père et de ses aïeux.

Josiane Battoue.


Sous la bannière de l’Occitanie

Le séminaire "Lengas capsus las frontèras" a bénéficié du soutien de plusieurs partenaires. D’une part le conseil général des Hautes-Pyrénées qui montre ainsi son attachement à la diversité culturelle. Mais aussi la région Midi-Pyrénées, la ville de Tarbes, la Région Languedoc-Roussillon, ainsi que le Conseil de l’Europe, le ministère de l’Intérieur allemand et le conseil général d’Aran. Jusqu’à ce soir, des représentants de différentes langues dites régionales ou minoritaires de toute l’Europe sont réunis à Tarbes.


« Décomplexer cette infériorité linguistique »

"Vous êtes réunis par la passion des langues, je salue la richesse de ce patrimoine", déclarait, mercredi soir, Gérard Trémège, le maire de Tarbes, avant le coup d’envoi du débat sur le thème : "Langues par-delà les frontières : le futur de l’Europe vu par ses jeunes". Le député Jean Lassalle, "le seul à chanter en occitan à l’Assemblée nationale", s’était fait représenter. Il y avait aussi Benoît Curinier, secrétaire national du Mouvement des jeunes socialistes, responsable des questions linguistiques. Des langues régionales qu’il préconise d’ailleurs "d’utiliser dans les sphères où elles sont parlées". Au jeu des question-réponses croisées pour tous les intervenants. Président du Parti occitan, Gustave Alirol réclame, quant à lui, un statut qui tienne compte des particularités régionales. Pour Jacques Ressaire, président du PNO (Parti de la nation occitane), "il faut que les pouvoirs publics décomplexent cette infériorité linguistique. Depuis des siècles, nous sommes dans une situation de répression".


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